La bonne adresse
J'ignore par avance quelles images vont sortir de mes gribouillis mais je préfère aux visages les personnages en action : ils se prêtent mieux aux libres associations de ce billet consacré à ce qui me passe par la tête en allant sur Facebook. Normal que je dessine aussi tous ces visages en conversation, normal que ça tourne autour de l'écriture, de l'échange, de l'autre.
Erri de Luca en parle très bien : « Je ne sais pas m'adresser. Peut être qu'un homme comme moi s'acharne à écrire parce que justement il ne sait même pas s'adresser aux autres et qu'il réduit l'échange à cette crampe de la main, au monte et baisse d'une plume qui trace des lettres sur une feuille. Je m'imagine que c'est ma voix, l'impulsion qui suscite un sourire, une entente, un attachement ». Cet écrivain de Naples - autrefois guérillero et maçon sur les chantiers - traduit la Bible en non-croyant. Juste avant ce passage, il affirme qu'il ne sait pas rejoindre le silence de Dieu par la prière. C'est à Dieu qu'il ne sait pas s'adresser.
Pas sûr que je pense à Dieu mais mes obsessions reviennent sur le tapis : à quel autre je m'adresse en écrivant et pourquoi ?
A qui adressez-vous textes et images en partageant des liens ?